mercredi 28 janvier 2009

Anglocentrisme


Des petits chevaux de montagne vendus pour la boucherie au marché de Llanybydder au Pays de Galles.

Nous avons souvent critiqué l'anglocentrisme des historiens britanniques qui écrivent leurs livres à l'aune des intérêts de leur nation. C'est notamment le cas de l'histoire britannique. Toutefois, les préjugés ne se limitent pas à cette profession. Voici quelques jours, au cours d'un débat au parlement européen consacré à la condition animale, Godfrey Bloom, un député xénophobe britannique, a eu une remarque révélatrice sur les pratiques alimentaires des Continentaux :

Je parle aussi du transport des chevaux. Mon collègue Nigel Farage me dit qu'il existe des pays dans l'Union européenne qui, vraiment, considèrent le cheval comme de la nourriture. Comme Anglais, je trouve vraiment incroyable que des gens puissent manger leurs chevaux. Un Anglais ne mangerait pas plus son cheval que son chien ou que ses enfants. Mais alors je suppose que cela illustre l'énorme fossé culturel qui existe entre nous et les autres pays de cette union.

Ce que déteste l'honorable Bloom.

Le député eurosceptique est en réalité un ignorant, qui croit que ses préjugés, hérités du temps de la reine Victoria, reflètent la tradition britannique. Les Anglais ont mangé de la viande de cheval comme tous les autres Européens jusqu'à une date assez récente. On conserve des traces dans les archives, comme les dépenses de voyage de fonctionnaires de la ville de Canterbury envoyés en l'an 1500 à Londres révèlent qu'à plusieurs reprises ils ont consommé de la viande de cheval. On en trouve trace aussi dans les menus des gens d'Eglise.


Pour protester contre les propos en faveur de la consommation de viande de cheval tenus par un critique gastronomique à l'hôtel Claridge à Londres, des activistes anglais déversent du fumier devant la porte de l'établissement. Sans doute des eurosceptiques.

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