dimanche 2 mars 2008

Des saints de seconde zone ?

Fidéliter, la revue bimestrielle fort bien faite de la fraternité Saint Pie X en France, consacre la couverture de son dernier numéro aux « saints du Concile », sujet illustré par une photographie de saint Josemaria Escriva de Balaguer. Dans son éditorial, le rédacteur en chef, l'abbé Régis de Cacqueray, s'interroge sur la validité de la canonisation de nombreux saints déclarés comme tels depuis le concile Vatican II. Il met en doute notamment la notion même de leur vertu et rappelle que la Fraternité :
A choisi de ne pas choisir, et d'attendre les décisions d'un magistère redevenu clair.
On peut très bien comprendre les doutes et les interrogations des traditionalistes devant l'avalanche de nouveaux saints, notamment sous le pontificat de Jean-Paul II. L'article de l'abbé Philippe Toulza est très éclairant à ce sujet.

En revanche, le réquisitoire de l'abbé Hervé Gresland contre la personne de Josémaria Escriva, le fondateur de l'Opus Dei étonne par sa violence et par la nature de ses arguments. L'auteur ne se limite pas à une critique théologique de l'œuvre (les jésuite l'ont faite bien avant lui), mais hélas se délecte dans la récupération de ragots sordides sortis des sentines de l'anticléricalisme le plus rance.


Cette vision de Josemaria se trouverait à son aise dans les colonnes de Golias. Elle ne correspond pas à celle de ceux qui ont personnellement connu ce prêtre sans toujours partager ses choix.

Cet article est-il la conséquence de la radicalisation de la Fraternité ? Probablement. Cette dérive se comprend mieux après le motu proprio de Benoît XVI et quand l'Institut du bon pasteur, qui rassemble des dissidents de cette Fraternité, marque des points.

Il est dommage que les coups portés soient des coups bas.

Nota bene. Cette polémique ne devrait pas décourager la lecture de Fideliter, aux articles variés et intéressants qui offrent un aperçu de la vie de la tradition catholique. Les recensions de livres de Benoît Mancheron sont excellentes et justifient à elles seules de s'abonner à ce bimestriel.

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